10 Décembre 2012
Pour être honnête, c'est un peu en trainant des pieds que je suis allé voir Hors les murs. J'en avais entendu plus de mal de que de bien, et j'avais peur que cela ressemble trop à Week end. Je voulais quand même me faire ma propre idée et puis j'aime beaucoup Guillaume Gouix. Ce qui m'a tout de suite frappé, c'est la simplicité avec laquelle le film est écrit et mis en scène. Une simple histoire d'amour passionnelle, comme on en voit tous les jours (?), comme on aimerait en vivre (?), vouée à l'échec, mais si belle, forte et fusionnelle qu'on va la vivre quand même. Peut être même qu'elle nous fera avancer, apprendre et grandir toujours. C'est exactement ce que vivent les deux personnages. Quelque chose qui leur échappe mais qui est inévitable et inéluctable. Alors que je n'en attendais donc pas grand chose, cette histoire d'amour m'a pris aux tripes, serré la gorge, mais quelque part, allez comprendre, m'a fait du bien. Contrairement à certains, j'ai trouvé que l'interprétation était à la hauteur. Depuis Jimmy Rivière et Poupoupidou on connait le talent de Guillaume Gouix. Un mélange de charme, de beauté rude, d'écorché vif, qui l'impose de films en films comme l'un des meilleurs espoirs du cinéma français. A ses côtés, on découvre Matila Malliarakis, plus fragile, plus ambigu, mais tout aussi convaincant. Ils sont crédibles, touchants et émouvants. Grâce à eux on s'attache et s'identifie facilement aux protagonistes. A noter la superbe photo de Mathieu Poirot-Delpech et une bande-son agréable. Pour son premier film, le scénariste belge (La régate) David Lambert nous offre, au travers d'une mise en scène simple, discrète mais intense, une belle histoire d'amour entre hommes, sensible et touchante, emplie d'une certaine candeur, et, une fois n'est pas coutume, sans pathos ni clichés inhérents au genre. Une belle surprise.