12 Mars 2011
Ce premier film de Teddy Lussi-Modeste, lui-même appartenant aux gens du voyage, nous dresse le portrait haut en couleur d'un jeune gitan écorché vif. On est loin ici des films de Tony Gatlif (mais je n'en ai pas vu beaucoup). Un premier long métrage, comme son héros, un peu bancal et qui part un peu dans toutes les directions. Mais c'est ce qui le rend attachant. Il y a des fulgurances, des scènes très fortes, d'autres plus faibles. Mais au final le résultat est bon et assez étonnant. On sent une certaine urgence dans la mise en scène, une certaine fièvre. Tout comme l'interprétation de Guillaume Gouix. On l'avait déjà remarqué prometteur dans les récents Belle Epine et surtout Poupoupidou, là il se révèle pleinement. A la fois violent et doux, sensuel et sexuel, sombre et lumineux, il crève l'écran. Il porte le film sur ses épaules et il le fait excellemment bien. Une des révélations de l'année. Le réalisateur a su bien l'entourer. Les seconds rôles sont tous impeccables : que ce soit les professionnels (Béatrice Dalle parfaite, Serge Riaboukine terrible et Hafsia Herzi déchainée) ou les amateurs (Pamela Flores, la sur, très juste, entre autres). Ce beau portrait d'un jeune homme à la fois agaçant et touchant, arrive à nous émouvoir, en tout cas ne nous laisse pas indifférent. Avec aussi la possibilité de découvrir un monde que l'on ne connait pas. On en ressort avec un étrange goût dans la bouche...comme celui d'une certaine liberté retrouvée...ou perdue...Allez savoir ! Il y a des films qui vous remuent les entrailles sans qu'on sache vraiment l'expliquer... Jimmy Rivière est de ceux là...D'une belle intensité, plein de rage et de vie : un beau petit choc...