4 Mars 2010
Frédérick fait pousser des arbres et, depuis près de soixante ans, cultive un secret. Autour de lui, seuls sa femme et son fils aîné savent la vérité sur son histoire. La mort de ce fils, avec qui il entretenait des rapports conflictuels, le conduit à révéler enfin à ses proches ce qu'il n'avait jamais pu dire.
Ayant toujours été fan des films du duo Ducastel/Martineau leur nouveau film avait l'air très intriguant au vue de la bande-annonce et du synopsis. Et en tout cas différent de ce qu'ils avaient pu faire jusqu'à présent. Le casting aussi. Hétéroclite, regroupant différentes générations d'acteurs. Dans le rôle titre Guy Marchand est parfait, un vrai contre emploi. Françoise Fabian est là beaucoup plus consistante que dans les dernières participations où on l'a aperçu (Lol, Rapt). Quelques acteurs un peu disparus et que l'on revoit avec plaisir : Pierre-Loup Rajot, François Negret, Sandrine Dumas et des petits nouveaux prometteurs : Yannick Rénier, Sabrina Seyvecou (déjà vus chez les réalisateurs). Mais la meilleure reste ici Catherine Mouchet. Révélée par Thérèse d'Alain Cavalier, on l'a vu récemment dans L'autre Dumas et à la télé dans Pigalle la nuit. Une actrice atypique, vraiment intéressante et excellente. Bref sur le plan interprétation, un sans faute. Idem pour le reste. Scénario et mise en scène très réussis et impeccables. C'est fort, puissant, bien fait, bien écrit. Linge sale et secret de famille parfaitement disséqués pour des personnages au tournant ou à la fin de leur vie. Chacun va souffrir, chacun va en ressortir plus fort sans doute, enrichi de ce que chacun d'entre eux donnera aux autres et collectivement. Sans que personne ne soit jamais jugé. Ça prend aux tripes et ça peut parler à chacun d'entre nous. C'est tragique mais tourné vers l'espoir, preuve que les non-dits et les secrets ont besoin d'éclater pour aller de l'avant ? Avec en plus l'évocation d'une autre "minorité" persécutée par les nazis, après celles des tziganes et du récent Liberté. Sobre, subtil, digne, émouvant, j'en suis sorti bouleversé.