L’histoire surréelle et poétique d’un jeune homme idéaliste et inventif, Colin, qui rencontre Chloé, une jeune femme semblant être l’incarnation d’un blues de Duke Ellington. Leur mariage idyllique tourne à l’amertume quand Chloé tombe malade d’un nénuphar qui grandit dans son poumon. Pour payer ses soins, dans un Paris fantasmatique, Colin doit travailler dans des conditions de plus en plus absurdes, pendant qu’autour d’eux leur appartement se dégrade et que leur groupe d’amis, dont le talentueux Nicolas, et Chick, fanatique du philosophe Jean-Sol Partre, se délite.
Comme des générations de collégiens, j'ai lu L'écume des jours à l'adolescence. Contrairement à d'autres lectures de cette époque il ne m'en est pas resté grand chose. Je n'avais pas trop aimé je crois. Comme beaucoup d'autres aujourd'hui, j'aime le cinéma de Michel Gondry : original et inventif, avec un univers bien à lui. Malheureusement, le mélange des deux n'a pas pris (pour moi). D'entrée le film m'a gonflé et m'a à la fois énervé et ennuyé (et ce jusqu'au bout des 2h05 interminables). Comme une désagréable impression que le réalisateur s'auto-parodie. Ce qui passait bien dans La science des rêves ne fonctionne pas du tout ici. Cette sorte de poésie loufoque, colorée et décalée qui aurait pourtant pu très bien s'accorder à l’imaginaire du roman de Boris Vian. Gondry a tout misé sur la forme en délaissant totalement le fond. Mais trop d'effets tue l'effet. On l'entend presque nous dire : « regardez mes beaux effets spéciaux, regardez mes trouvailles de mise en scène, et ces effets de style, et ce montage ingénieux » etc, etc. La surcharge d'effets spéciaux en devient écœurante. La technique prend donc le pas sur le récit dont on finit très vite par complètement se désintéresser. Les personnages sont à peine esquissés, ils ne sont pas du tout attachants et n'ont aucune épaisseur. Mais le plus important pour une telle histoire d'amour tragique est qu'il n'y a pas une once d'émotion. Et ça, c'est assez incompréhensible de la part du réalisateur du chef-d'œuvre Eternal sunshine of the spotless mind. Pour compléter le tout, la direction d'acteurs a aussi disparu avec l'eau du bain. Les acteurs ne sont même pas bons (Duris et Tautou ne sont pas crédibles, El Maleh et Sy sans commentaire, Aïssa Maïga et Charlotte Le Bon sont là pour le décor...). Au final, nous sommes là devant une coquille (même pas spécialement belle) complètement vide. Michel Gondry nous avait un peu surpris l'an dernier avec son dernier film américain The we and the I. Il ferait peut être mieux de continuer dans cette voie, car pour les délires poétiques il semble avoir bien perdu la main. Dommage. L'écume des jours est juste un beau gâchis...
Ma grand-mère a trouvé le film insupportable. Elle trouve votre commentaire excellent! Il dit exactement ce que nous avons ressenti. J'avais lu le livre aussi: moyen, mais il y avait un peu d'émotion. Là, c'est le néant!
O
Oscar le canard
13/04/2013 12:39
En même temps il y avait un risque dès le départ, avec Audrey Tautou et Romain Duris...