31 Janvier 2012
Je ne sais pas pourquoi, je m’attendais à quelque chose comme le magnifique Mademoiselle Chambon. Ce n’est pas vraiment ça mais c’est un peu dans l’esprit. Je n’avais pas vu la bande annonce, ne connaissais pas le sujet et n’avais vu aucun des deux premiers films de Yves Caumon. Prêt pour une belle découverte et une belle surprise donc. C’est presque le cas en fait. L’oiseau fait parti de ces films qui se méritent. Plus minimaliste, c’est rare. Peut être un documentaire totalement muet. Il se passe vraiment très peu de choses, il y a peu de dialogues. La mise en scène est d’une simplicité et d’une discrétion confondante arrivant à nous faire bien passer la mélancolie et la tristesse du personnage. Mais surtout d’une très belle sensibilité. Pendant une heure trente, on suit Anne dans sa non-vie, coupée du monde et des autres. Quand l’oiseau apparait soudainement dans son appartement, la métaphore du retour à la vie est peut être un peu trop appuyée. A vouloir trop suggérer et ne pas dire, cela peut finir par lasser ou être trop lourd mais ici, finalement, cela passe bien. Après les premières minutes, on se dit que cela va être très long et qu’on va s’ennuyer à mourir, mais non, pas du tout, le film glisse tout seul. Sandrine Kiberlain est comme souvent très juste. On a l’impression qu’elle ne joue pratiquement pas. Clément Sibony, Serge Riaboukine et Bruno Todeschini nous offrent des seconds rôles solides. On a sans doute vu des films plus aboutis que cela sur la perte d’un enfant mais L’oiseau nous apporte, avec un minimum d’effets, une belle émotion et sans aucun pathos. Il n’attirera pas les foules mais c’est malgré tout un joli film à découvrir.