27 Septembre 2011
Une fois n’est pas coutume : c’est la bande-annonce qui m’a attiré vers ce film. Un premier film donc pas de référence metteur en scène et Christa Théret pas vraiment convaincante jusque là (Lol, Le bruit des glaçons), surtout après le navet Le village des ombres. Et puis Anne Le Ny, Johan Libéreau et la trop rare Laure Duthilleul. Tous très bien. Ce premier film de Emmanuelle Millet est une petite merveille de délicatesse. Tout est fait avec tact, beaucoup de tendresse et, même si le propos est difficile, avec beaucoup d’espoir. L’atout premier est que la jeune réalisatrice ne juge jamais son personnage principal, ni aucun des autres d’ailleurs. On suit le parcours de Sarah, libre mais à la dérive, avec intérêt, comme on suivrait celui d’une meilleure amie ou d’une sœur. L’émotion est sur le fil, toujours contenue, il n’y a pas de pathos. Le tout est donc porté par une Christa Théret formidable. Elle assure un maximum pour son premier premier grand rôle. Elle porte tout le film sur ses épaules, elle est de chaque plan et on l’aime. D’entrée son personnage est attachant. On ne sait pas d’où elle vient ni où elle va, mais elle est là, elle vit et elle vibre sous nos yeux, femme-enfant ne comprenant pas trop ce qui lui arrive. Au final elle nous touche profondément.
Un très beau film, sensible, subtil, plus profond et moins léger que le titre veut bien le laisser croire. Une bien jolie surprise. Une réalisatrice et une actrice à suivre. Deux belles révélations dans l’un des plus beaux premiers films de l’année.