16 Février 2012
Après le succès phénoménal de Mamma Mia, Phyllida Lloyd revient dans un style et avec un sujet totalement différent. Elle s’attaque au portrait de la seule femme anglaise premier ministre, la controversée Margaret Thatcher. Je m’attendais à bien pire et au final j’ai plutôt aimé le film malgré quelques défauts importants. Le premier est que l’on ressent d’entrée et tout le long du film de l’empathie voir de la sympathie pour le personnage. Alors que dans la vie elle ne devait pas du tout être comme cela. Le second point est que le film n’est pas suffisamment (et même pas du tout) incisif et manque singulièrement de mordant. Tout cela est plutôt gentillet, transformant l’histoire plus en conte de fée qu’en portrait corrosif qu’on aurait aimé voir. Tout le côté politique est survolé ou très édulcoré. Ce n’est pas vraiment un biopic, mais quelques moments choisis de la vie de la vieille dame de fer toute rouillée qui perd la mémoire. La mise en scène est très académique mais s’est efficace et on ne s’ennuie pas et c’est même parfois émouvant. Ce qui nous tient surtout en haleine c’est bien sûr le jeu de la grande Meryl Streep. Une fois de plus elle est absolument formidable. Bien que très aidée par le maquillage et les coiffures, elle se fond dans le personnage avec une déconcertante facilité. Elle est totalement bluffante. La 17è nomination aux Oscar n’est pas volée (pour moi grande favorite mais on a pas encore vu le film de Glenn Close). Finalement tout cela est très consensuel. Le même sujet entre d’autres mains de scénaristes et de réalisateur aurait pu donner un grand film, plus dans la veine de The Queen de Stefen Frears. A voir comme un bon divertissement et pas comme une vision objective de la réalité...