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Le Ciné de Fred

La Religieuse

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Depuis plus de vingt ans déjà, Guillaume Nicloux nous offre une filmographie variée bien qu'assez noire (La clef, Cette femme-là, Une affaire privée...), et plutôt agréable (malgré l'accident Le concile de Pierre). Après un tout de même assez mitigé Holiday en 2010, il nous étonne aujourd'hui en adaptant le roman de Diderot (scandaleux pour l'époque) La religieuse. Contre toute attente, j'ai trouvé cela très réussi. Que ce soit sur le plan de la mise en scène (solide et maitrisée), du scénario (palpitant), de la technique (magnifique) et de la direction d'acteurs (impeccable). Pauline Etienne, révélée par le très beau Qu'un seul tienne et les autres suivront, est absolument formidable. Elle tient tout le film sur ses épaules malgré un casting de poids : Isabelle Huppert (qui m'a fait plaisir, une fois n'est pas coutume), Louise Bourgoin (étonnante en contre-emploi total), Agathe Bonitzer, Françoise Lebrun et Alice de Lencquesaing (toutes très bien). Et dans cette distribution très féminine, tout de même quelques hommes, les talentueux Marc Barbé, François Negret et Gilles Cohen. Tous ses éléments se combinent donc parfaitement pour nous offrir un très beau film brassant de multiples thèmes (foi, condition de la femme, fanatisme religieux et pouvoir des religions, libre arbitre, résistance à l'ordre établi...), toujours d'actualité aujourd'hui. Pour qui n'a pas lu le roman (et les autres aussi n'en doutons pas), on suit ce récit passionné et plein d'émotions contradictoires avec beaucoup d’intérêt.

Guillaume Nicloux nous offre sans doute là son film le plus abouti. La religieuse est une très belle et bonne surprise à laquelle je ne m'attendais pas vraiment. J'y ai pris beaucoup de plaisir sur tous les plans. Mais surtout, il faut bien le dire, grâce à une interprétation d'ensemble très convaincante. En particulier de la part de la jeune Pauline Etienne, attachante et bouleversante, qu'on a hâte de revoir. Un film parfois dérangeant, austère (mais différent de l'austérité d'un Camille Claudel 1915), sobre et fort, aussi réussi sur la forme que sur le fond. Un excellent moment.

 

4-e-toiles

 

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