20 Mars 2012
Je n’avais même pas entendu parler de ce film. Mais une amie m’en a dit le plus grand bien et voilà comment on peut passer à côté d’une excellente surprise. Le Paradis des bêtes a bien sûr tout d’un enfer. Pour son premier long métrage derrière la caméra l'actrice Estelle Larrivaz ne fait pas dans la facilité et nous offre un drame familial très dur. Une fois n’est pas coutume c’est du point de vue des enfants que cette histoire de famille qui éclate est vue. Pour un galop d’essai, la mise en scène est convaincante, simple et très efficace. Le scénario est très bien écrit. Le récit est traité sous l’angle du thriller, l’ambiance est inquiétante d’entrée. Un certain malaise nous prend aussi très vite et on devient très tendu. Les scènes sont de plus en plus dures jusqu’à une quasi insoutenable. Le suspens monte progressivement et ne nous lâche pas jusqu’aux dernières secondes du dénouement dont on ne devine rien par avance. Contre toute attente cette fin est très jolie, pleine de grâce et de poésie, et comme une ellipse, se termine par où tout a commencé. Le casting est parfaitement choisi. Stefano Cassetti (Roberto Succo, Un poison violent) et sa gueule d’ange joue le parfait salaud avec beaucoup de conviction et de crédibilité. On aime le détester. Tout comme Muriel Robin, ignoble, qui n’a sans doute jamais eu de rôle aussi terrible (ça rattrape un peu ses deux récents navets consécutifs), elle est assez étonnante. Géraldine Pailhas est comme toujours très bien. Les deux enfants sont parfaits. Le petit garçon a une bouille incroyable, il est a croqué. Voilà donc un film passé totalement inaperçu qui se révèle être une excellente surprise. A la fois dur et choquant, il arrive à nous toucher et à nous émouvoir d’une façon bien particulière et surtout sans aucun pathos. Il est aussi quelque part plein d’espoir…Malheureusement il ne restera pas longtemps à l’affiche, plus que trois salle à Paris en deuxième semaine…Très curieux de voir ce que donnera la suite pour la réalisatrice…