6 Octobre 2011
Dix-huit mois après La comtesse voici déjà le nouveau film de Julie Delpy sur les écrans. Cette touche à tout du cinéma français étonne une fois de plus en changeant radicalement de genre et arrive à nous enchanter avec ses souvenirs d’enfance. Si le film m’a touché particulièrement c’est sans doute qu’en étant de la même génération j’ai vécu les mêmes choses. Même classe sociale, même souvenirs, même repas familiaux (toutes proportions gardées)… Le scénario sent donc le vécu, chaque détail, chaque objet, chaque conversation nous rappellent quelque chose. Le tout pris dans un humour pas vraiment ravageur, mais tantôt caustique, tantôt trivial, toujours plein de tendresse. La mise en scène est juste ce qu’il faut pour ce genre de film, légère et agréable. Le seul défaut à noter est qu’il n’y a pas vraiment d’histoire et que l’on assiste à une succession de saynètes, mais on sourie et rie tellement que cela n’est vraiment pas gênant, on est là pour ça ! La reconstitution de l’époque est excellente jusque dans les moindres détails. Delpy confirme une fois de plus, mais est-ce nécessaire de le dire, ses talents de direction d’acteurs. Ils sont tous formidables, et il y a une sacrée brochette. Chez les filles outre la réalisatrice elle-même : Noémie Lvosky, Valérie Bonneton, Aure Atika, Sophie Quinton et Karin Viard, les mamies Bernadette Lafont et Emmanuelle Riva (un duo à croquer), toutes parfaites, la petite Lou Alvarez toute mignonne et convaincante pour son premier film. Pour les garçons, Eric Elmosnino, Jean-Louis Coulloc’h (L’amant de Lady C.), Candide Sanchez, Vincent Lacoste, Marc Ruchmann et Albert Delpy très bien mais mon préféré restera Denis Ménochet (grrr), inénarrable en ancien para alcoolo (et qui ne cache rien de son anatomie….). Bref un casting en or…
En forme d’hommage à sa mère, Julie Delpy nous offre une comédie à la fois hilarante et douce amère pleine de nostalgie. Chronique d’une époque passée, de notre jeunesse et de nos illusions envolées, Le Skylab touche au cœur car il parle de nous. On se retrouvera forcément dans l’un, l’autre ou plusieurs des personnages. Mais il parlera peut être un peu moins au moins de trente ans quoique …Nettement au-dessus du niveau des comédies françaises de cette année bien pauvre… Un excellent divertissement pour un excellent moment.