12 Novembre 2012
Il n'est pas nouveau ces dernières années que les premiers films indépendants américains traitent des laissés pour compte de l'Amérique profonde (Winter's Bone, Two gates of sleep, Summer time...) avec plus ou moins de bonheur. Les bêtes du sud sauvage ne déroge pas à la règle. On touche le fond en matière de misérabilisme ici (une père célibataire et sa petite fille vivent dans des taudis au milieu des animaux et des immondices...). Le film arrive sur nos écrans couverts de prix (dont Caméra d'or à Cannes, Grand Prix à Deauville...). Normal, voilà un pur film de festivals estampillé Sundance (Grand Prix aussi). Le problème est que cela fait un peu trop film « indé de festival ». On peut dire que c'est plutôt bien fait, bien mis en scène, bien joué. Les acteurs principaux (non professionnels), inconnus, Ouvenzhané Wallis et Dwight Henry, sont très convaincants. L’histoire laisse plus perplexe, oscillant entre dure réalité, poésie, rêves et phantasmes, dans ce qui semble être un futur proche. On ne s'ennuie pas vraiment mais il n'y a là rien de bien affolant non plus. Visuellement c'est joli à voir, avec tous les tics des premiers films (flous, ralentis...), mais niveau émotion il ne se passe pas grand chose et on a du mal à s'attacher aux personnages. On peut bien sûr y voir aussi un conte moderne, teinté de fantastique, critique de la société américaine en déclin ravagée par le réchauffement climatique, etc, etc.... Au final, pas désagréable mais pas indispensable non plus. Le cortège d'éloges qui le précède n'est, à mes yeux, pas totalement justifié...