25 Décembre 2008
Quelque part en Picardie, le patron d'une entreprise de cintres vide son usine dans la nuit pour la délocaliser. Le lendemain, les ouvrières se réunissent et mettent le peu d'argent de leurs indemnités dans un projet commun : faire buter le patron par un professionnel.
A part leurs pitreries de Groland sur Canal + je n'avais jamais rien vu au cinéma des deux réalisateurs. J'ai surtout été attiré ici par Yolande Moreau après l'avoir bien appréciée dans Séraphine il y a quelques semaines. Que dire de ce film sinon qu'il sort totalement de l'ordinaire, sorte d'ovni dans la production de cette fin d'année. L'histoire est complètement délirante, décalée et improbable. Même si elle repose sur des faits d'une grande actualité qui dénoncent de nombreuses choses, le tout est tout de même très invraisemblable. Mais on s'en fout très vite pour être subjugué rapidement par ce road movie nordique qui finit à Jersey. Les personnages sont totalement déjantés et on s'attache à eux très vite même si la moralité qui s'en dégage laisse à désirer (même si cela part d'un bon sentiment). C'est d'un humour très noir, très sombre, rien ne nous ai vraiment épargné. On ne peut pas dire que l'on rit tout le temps, on sourit beaucoup, on rit jaune aussi parfois. Ça finit sur une lueur d'espoir mais pour en arriver là que de noirceur et de pathétique. La mise en scène est un peu à l'avenant mais cela bien avec le reste. Les images ne sont pas très belles mais affirment bien l'ambiance. Tout comme les décors et les costumes. Hormis la grande Yolande, fidèle à elle même, Bouli Lanners est formidable, je le découvre ici, car ne me souviens pas de lui dans d'autres films que pourtant j'ai vu. Quelques seconds rôles de choix : Mathieu Kassovitz (qui produit le film), Benoît Poelvoorde (totalement parano), Albert Dupontel (mais il faut rester après le générique de fin), Francis Kuntz (de Groland) ou Philippe Katerine (pour une chanson). On ressort un peu sonné, avec un certain sentiment de malaise. On se demande un peu à quoi on a assisté. L'antithèse de Bienvenue chez les Ch'tis qui se passe dans la même région. Un film politiquement incorrect qui ne laisse pas indifférent en tout cas. A vous de voir. A ne pas mettre devant tous les yeux !