7 Novembre 2011
L’an passé Nuits d’ivresse printanière ne m’avait pas franchement emballé. Lou Ye nous revient aujourd’hui avec ce film français Love and bruises. Malheureusement aussi avec les mêmes défauts et (quelques) qualités. Paradoxalement la mise en scène dégage une certaine force et un certain réalisme, mais à côté de cela le film manque d’une puissance émotionnelle. Ce que l’on serait en droit d’attendre de cette histoire d’amour passionnelle, fusionnelle, destructrice n’est pas là. On reste en dehors de l’histoire, en dehors de la fièvre qui consume ce couple atypique. L’histoire est à fleur de peau, mais le problème est là, tout reste à fleur de peau. On ne descend jamais vers une certaine profondeur. A côté de cela, le metteur en scène chinois filme le gris de Paris et de sa banlieue avec beaucoup de talent, les images sont magnifiques. Il s’en dégage une poésie et une certaine beauté que l’on voit rarement chez les réalisateurs hexagonaux. La direction d’acteurs est quant à elle aussi de qualité. Tahar Rahim est très crédible en ouvrier un peu paumé, un peu voyou. A la fois tendre et violent, un beau rôle d’écorché vif. Corinne Yam tient bien aussi la distance et son personnage est sans doute le plus complexe. On retrouve aussi le toujours excellent Vincent Rottiers et Jalil Lespert, tout autant détestable que délectable en petit truand de banlieue. Au final, un film avec un gros potentiel mais qui ne nous emmène pas vraiment là où on l’aurait souhaité. Et, à l’instar de Nuits d’ivresse… cela tourne un peu à vide et à la répétition. Dommage…
Critique de Nuits d'ivresse printanière