Möbius

D'un monde sans pitié en 1989 à Total Western en 2001, Eric Rochant avait connu une première partie de carrière assez intéressante. Puis ce fut le gros trou d'air d'une dizaine d'année avec seulement une Ecole pour tous très moyen. Il nous revient aujourd'hui avec un genre qui lui a bien réussi par le passé : l'espionnage. Ce thriller mâtiné d'histoire d'amour impossible bénéficie d'une mise en scène très élégante (peut être un brin sophistiquée). Le scénario peut paraître invraisemblable (comme tous les films du genre) mais c'est plutôt simplement écrit. L'intrigue n'est pas, pour une fois, trop alambiquée (même s'il vaut mieux tout de même ne pas trop décrocher). Tous les ingrédients du bon film d'espionnage sont là. Les images sont belles, l'ambiance feutrée et tendue comme il faut, quelques accès de violence venant ça et là électriser le tout. Les personnages, et donc les acteurs, ont la classe. Jean Dujardin assure bien un an après la folie médiatique de l'Oscar. Cécile de France n'a jamais été aussi belle et sexy. Elle est très convaincante. Face à eux un Tim Roth toujours impeccable et une Emilie Dequenne bien plus en dessous et bien moins crédible que ses collègues. Certes Möbius ne révolutionnera pas le genre. Mais on passe un très bon moment, sans ennui et un certain plaisir devant ce très beau casting et cette histoire prenante, un peu froide d'un premier abord mais qui finit par être touchante. Un retour gagnant pour le metteur en scène Eric Rochant. Aussi réussi sur la forme que sur le fond, son film est réussi et c'est donc plutôt une bonne surprise...