5 Avril 2011
Je ne savais rien de ce film avant d'y aller. J'avais juste vu l'affiche et je pensais tomber sur une énième comédie romantique. Mais j'aime bien les trois acteurs principaux donc j'y suis allé les yeux fermés. Quelle surprise à la vision du film ! Je ne m'attendais pas du tout à cela. C'est traité comme un film sentimental (ce qu'il est au fond) mais c'est aussi de l'anticipation (ou de la science fiction). Le genre est assez indéfini. Le traitement est assez classique mais le fond est totalement dérangeant. Sous couvert de romantisme et de grands sentiments, le sujet est d'actualité et finalement parfaitement traité. Pas frontalement mais par des côtés plus humains et on est donc totalement désarçonné par le propos. The Island de Michael Bay avait le même thème, mais avec les gros sabots qu'on lui connait et dans un univers futuriste. Ici tout est feutré et à mots couverts dans une réalité parallèle du passé, dans les collèges anglais des années 70. L'histoire s'étire sur une vingtaine d'année avec parfois des côtés trop explicatifs mais Mark Romanek (sans nouvelle depuis Photo Obsession 2002) arrive à nous faire passer le malaise des jeunes protagonistes. Le film est d'une tristesse infinie, très sombre. On en ressort assez perturbé. L'histoire d'amour finit par supplanter les faits scientifiques mais le plus déroutant est qu'il n'y a pas d'échappatoire (à l'inverse du film de Bay). La résignation est la seule issue, il n'y a rien d'autre à faire. La nouvelle garde du cinéma anglais incarne avec brio le trio vedette de l'histoire. Carey Mulligan (Une éducation) tient le rôle principal, elle est très touchante. Tout comme Keira Knightley (à l'opposé du récent Last night) toujours très bien mais le rôle est plus effacé. Andrew Garfield, le nouveau Spider-man, confirme son talent après Boy A et The social network. Il est aussi vraiment très émouvant, surtout dans la dernière partie. On retrouve à leurs côtés Charlotte Rampling, impériale, Sally Hawkins et la française Nathalie Richard. On sort de là avec, outre l'émotion suscitée, des questions plein la tête sur le don d'organes et le clonage humain (un bébé-médicament venant de naître en France). Cela fait réfléchir, voir vaguement peur. Étonnant et perturbant.
Ajout du 5 avril : après avoir fait le bilan des films vus en mars je m'aperçois que Never let me go est celui qui m'est le plus resté en tête et qui m'a le plus touché. Je le surclasse donc de 3 à 4 étoiles et en fait même mon film du mois. Et à 5 étoiles après l'avoir revu en DVD, l'un des film de l'année !