Nouveau film de
Martin Provost après le triomphe de
Séraphine en 2008 (critiques, public et César). Il y retrouve une nouvelle fois
Yolande Moreau. Elle prouve définitivement qu'elle est l'une des plus grandes actrices francophones. Une fois de plus elle est extraordinaire. Un rôle en or qui la fait passer de l'ombre à la lumière avec une palette d'émotions rares venant plus des silences que des mots. Une interprétation formidable qui marquera cette année. A ses côtés les autres acteurs sont à sa hauteur :
Pierre Moure très bien dans le rôle difficile du fils,
Laurent Capelluto en journaliste fouille-merde,
Jan Hammenecker en flic compatissant et la grande
Edith Scob assez savoureuse. Un très bel ensemble. Le film lui-même est bien sûr une grande réussite. La mise en scène, simple et pudique, n'est pas s'en rappeler celle de Séraphine. Même si les deux films ne se ressemblent pas, on sent bien la patte du réalisateur. L'histoire est dure, les personnages tous en quête d'espoir, de pardon ou de rédemption, sont attachants. Même s'ils ne sont pas toujours spécialement "aimables". La scène d'ouverture nous refroidit d'entrée et installe une ambiance opressante. Même si comme Rose nous allons progressivement vers la vie et la lumière, on en reste pas moins avec un nud à l'estomac jusqu'au bout, ne sachant jamais vraiment comment cela va finir. Une fois de plus le metteur en scène a aussi pris soin de la technique avec une photo somptueuse de
Agnès Godard et une très belle musique.
Au final un film et une actrice bouleversants qui restent gravés dans la tête et dans le coeur. Un vrai plaisir, un vrai coup de coeur. L'un des films français de l'année.