2 Mars 2011
Jamais entendu parler de ce metteur en scène tadjik. Je pensais que c'était un premier film, c'est en fait le quatrième de Djamshed Usmonov et son premier en France. Et c'est plutôt réussi. Par contre il faut aimer les films d'ambiance, jouant plus sur la psychologie des personnages que sur l'action. Car celle-ci est lente et même très lente. Dans ce milieu de la bourgeoisie de province on pense évidemment à Chabrol, même si on ne retrouve pas son côté corrosif. La mise en scène est vraiment très sobre, bien plus que son scénario un peu alambiqué. Mais on appréciera le jeu du chat et de la souris entre les deux personnages. Assez vite on ne sait plus qui manipule qui. Le face à face entre Léa Seydoux et Olivier Gourmet est assez savoureux. Celui-ci est comme toujours très juste, une belle performance de plus. Quant à sa jeune partenaire, très en vogue actuellement, elle est aussi très convaincante même si j'ai trouvé qu'une fois ou deux cela sonnait faux. On retrouve aussi le toujours impeccable Gilles Cohen et Thibault Vinçon (Memory Lane). Au final on passe un bon moment jusqu'à une fin assez surprenante. Jusqu'au bout on a des doutes, et on se fait bien mener par le bout du nez. C'est là la force du film, on est jamais sûr de rien. Un étrange thriller intimiste minimaliste, et donc attention, je me répète, extrêmement lent, ça peut rebuter...