16 Mars 2012
C’est grâce à la semaine du cinéma coréen de Christoblog que j’ai exhumé Locataires de ma PAV (pile à voir), dans laquelle il attendait depuis des années. Jusqu’ici, je n’avais vu que deux films de Kim Ki-duk : Printemps été automne hiver…et printemps, un vrai chef d’œuvre, l’un de mes films préférés, et Souffle qui m’avait beaucoup fasciné (que j’ai revu par la même occasion et qui est aussi un pur chef d’œuvre). Une fois de plus le réalisateur coréen m’a quasiment subjugué. Une fois de plus, il fait dans le contemplatif. Et dans le quasi muet. On flirte avec le fantastique et la fin, comme le personnage masculin, est assez insaisissable. Comme dans Souffle on assiste là à une histoire d’amour impossible. Celle-ci s‘avèrera-t-elle être plus forte dans la mort que dans la vie ? Sans doute. Ici encore la mise en scène du maître est une pure merveille. Parfaitement maitrisée, elle impose une magnifique poésie, présente dans absolument toutes les scènes. Mélange de réalité et d’onirisme, cette histoire d’amour muette est en constante apesanteur. Les deux amants ne se parlent jamais, on entend seule la voix de la jeune femme à la fin, quand son jeune amant revient et qu’elle est sûr qu’il ne la quittera plus. Formellement le film est sublime. Dépourvu de dialogues, le récit et les émotions ne passent que par les images, belles à couper le souffle et par les acteurs, d’une justesse incroyable. Chaque plan est parfait, la caméra glisse littéralement pour nous offrir un spectacle d’une grande profondeur et d’une réelle émotion. Malgré toutes ses qualités, j’ai trouvé les deux films nommés plus haut bien plus fort. Locataires n’en reste pas moins une réussite tant sur le fond que sur la forme. A revoir peut être dans quelques temps et comme Souffle, me fera-t-il plus d’effets des années après sa première vision…
Critique de Printemps, été, automne, hiver...et printemps, Souffle