9 Février 2011
Retirée in extremis de la sélection du Festival d'hiver pour cause de diffusion nationale réduite, je me suis quand même décidé à aller voir cette Slovenian girl. Si Chris l'avait choisie ce n'était sans doute pas sans raison. Et puis un film slovène cela ne court pas les rues. Curiosité donc. Voilà un (premier) long métrage qui rentre dans la catégorie des films qui se méritent (comme on dit chez moi). Pas franchement facile d'accès. Pas gai. C'est sec voir aride. Une mise en scène sobre avec un minimum d'effets misant tout sur les acteurs. La jeune Nina Ivanisin porte le film sur ses épaules, elle est de tous les plans et elle est formidable. Pas franchement sympathique au début, elle ne sourit jamais, elle a un regard dérangeant. Puis les problèmes arrivent et la carapace se fissure petit à petit. Surtout au contact d'un père totalement largué mais qui, seul, amène un peu d'humanité et d'amour dans une vie où il n'y en a vraiment pas. Ce beau mais âpre portrait de femme, mené au rythme des convois diplomatiques de la présidence de l'Union européenne slovène de 2008, arrive alors à nous toucher et devenir prenant. Jamais le scénario ne la juge et nous non plus. Une course contre la montre, inéluctable chute aux enfers, preuve édifiante que quand on joue trop avec le feu on finit parfois par se brûler.Techniquement c'est aussi très sobre, la photo est juste moyenne mais sied bien à l'environnement ambiant. Un film fort et froid. Une bonne petite surprise. Même si ce n'est pas claque attendue, c'est assez marquant et le dernier regard de la jeune fille reste longtemps dans la tête après la sortie de la salle. On est pas loin des films roumains du genre. En tout cas un cinéma et un cinéaste, Damjan Kozole, sur qui il faudra sans doute compter à l'avenir...