1 Mai 2013
Après la mort de son père dans un étrange accident de voiture, India, une adolescente, voit un oncle dont elle ignorait l’existence, venir s’installer avec elle et sa mère. Rapidement, la jeune fille se met à soupçonner l’homme d’avoir d’autres motivations que celle de les aider. La méfiance s’installe, mais l’attirance aussi…
Voilà un des films que j'attendais le plus cette année. Park Chan-Wook nous avait déjà offert les chefs d'oeuvres Old boy et Thirst. J'avais par contre beaucoup moins aimé Je suis un cyborg (et devrait voir enfin sous peu Lady Vengeance, merci Fab :). Comment parler d'un film qui vous a tellement emballé et subjugué ? Je n'ai pas la plume de certains, ce sera donc simplement. D'entrée, on est séduit par la beauté du générique. Tout le film sera à son image : d'une beauté visuelle époustouflante. Il faut noter que le travail sur le son est tout aussi splendide et que l'ambiance sonore est très important pour l'intrigue. Comme à son habitude chez le réalisateur, la mise en scène est d'une rare virtuosité. Une trouvaille et une merveille à chaque plan. La direction artistique est sans nul doute la plus belle que l'on ai vu depuis longtemps. Le travail sur les costumes, les décors, le montage est un sans faute, la photo est donc juste splendide, sans parler de la musique de Clint Mansell agrémentée de quelques partitions de Philip Glass. Chan-Wook a su allié le scénario intriguant et intelligent (convenu diront les esprits chagrin) de Wenworth «Prison break» Miller à une technique parfaite faisant quand même de ce premier essai hollywoodien un vrai film asiatique. Remplacez le casting anglo-saxon par un casting sud-coréen et vous aurez la même chose. De belles images sans une bonne histoire ne reste qu'une belle coquille vide. On en a heureusement donc aussi pour son argent côté récit. D'entrée l'ambiance est lourde, glissant rapidement vers le glauque et le pesant. Le côté horrifique et surnaturel donne à l'ensemble un surplus d'intrigue. Le film est bourré d’ellipses et de métaphores, sans parler des multiples références (des contes de Grimm à Hitchcock, hommage avoué). Secret de famille, deuil, passage à l'âge adulte, désir, inceste...de nombreux thèmes sont ainsi abordés, finement entremêlés pour nous donner un suspens aussi haletant que dérangeant. Le casting et l'interprétation sont à la hauteur de l'entreprise. Le rôle titre échoit à Mia Wasikowska (The kids are all right, Albert Nobbs, Restless...). Avec son air tout droit sorti de la famille Adams, elle y est formidable. Face à elle, l'inquiétant Matthew Goode (Watchmen, A single man) est tout aussi excellent. Dans le rôle de la mère, on retrouve Nicole Kidman. Avec son visage de plastique et son air de plus en plus raide et coincé elle est vraiment parfaite pour le rôle (qui n'est finalement que secondaire). Avec aussi l'excellente Jacki Weaver (Animal Kingdom, Happiness therapy), Dermot Mulroney (le père), Alden Ehrenreich (Twixt, Sublimes créatures), Phyllis Somerville (The big C) et même Judith Godrèche.