4 Mai 2011
Déjà plus que deux salles sur Paris en deuxième semaine, voilà un film qui ne risque pas de trouver son public. Et cela est bien dommage. Il faut dire que le propos est fort dérangeant. Rarement un film traitant de pédophilie l'aura fait aussi radicalement. Le metteur en scène Baran bo Odar nous assène un bon coup de boutoir derrière les oreilles. Si la forme est très réussi (couleurs, montage, musique), le fond est d'une grande puissance. Après une scène d'ouverture très dure, on est pris par un suspens insoutenable qui va monter crescendo malgré la lenteur de l'action jusqu'à un dénouement qui nous laisse pantois et on ressort de là une boule au ventre. Le scénario n'excuse rien, il ne juge pas non plus. Si la descente aux enfers est évidente pour les familles et certains policiers, elle l'est aussi pour les prédateurs criminels et leurs familles. Personne n'en ressort indemne. L'interprétation est à la hauteur. On retrouve l'excellent Ulrich Thomsen (Festen, Revenge), terrible, et Wotan Wilke-Mohring (Walkyrie, Soul kitchen) aussi détestable que touchant. Une réussite sur toute la ligne.
Un film éprouvant qui provoque et laisse un vrai malaise. Sombre, dur et perturbant. A ne pas mettre devant tous les yeux. Mais un de ces films qui se méritent...