10 Novembre 2011
Décidément le cinéma français depuis le mois d’août nous gâte. Que de surprises et de beaux films ! Cette fois-ci c’est Philippe Lioret qui s'y colle et nous revient avec un grand film. Toujours dans le registre social, après les réfugiés sans papiers, le voici au cœur du surendettement. Une fois encore il fait mouche. Et même encore bien plus que la dernière fois. Toutes nos envies m’a beaucoup plus touché que Welcome. Peut être parce que le sujet est plus proche de nous, que cela peut arriver à tout le monde (pour être passé une fois ou deux par ces organismes de crédit, je sais de quoi il en retourne…). La réussite est totale. Que ce soit dans le scénario ou la mise en scène, précis, simples et sobres, collants parfaitement à une réalité si dure. Pas d’esbroufe, pas d’effets de style, pas de fioritures et surtout pas de pathos. On pouvait le craindre à doubler l’histoire de cette femme surendettée à celle de sa juge d’instruction, et bientôt amie, atteinte d’une maladie incurable. Cela aurait pu faire beaucoup mais non, on y croit. L’émotion s’installe progressivement, montant petit à petit, pour ne plus nous lâcher, boules au ventre et à la gorge, jusqu’à la dernière seconde. L’interprétation n’est pas le moindre atout du film. Depuis quelques années Marie Gillain se faisait rare sur les écrans, elle revient par la grande porte. Un très beau rôle tout en délicatesse, sans pleurs sans cris ni éclats de voix. Elle est parfaite, ö combien simple et touchante. Sans doute l’un de ses meilleurs rôle. Vincent Lindon est très bien mais égal à lui-même, peut être un peu en dessous que dans Welcome. Une petite nouvelle Amandine Dewasmes qu’il faudra surveiller, Yannick Rénier toujours très classe, et les excellentes Pascale Arbillot, Isabelle Renauld et Laure Duthilleul complètent cette très belle distribution.
Avec Je vais bien ne t’en fais pas Philippe Lioret réalise là sans doute son meilleur film. Poignant, cruel, réaliste, à la fois plein d’espoir et de désillusion, un film humain mais sans misérabilisme aucun. Un vrai coup de cœur pour un très beau film. A voir !
Critique de Welcome