Trois Mondes

Assez emballé à la sortie de la salle, à froid, le film me semble beaucoup moins convaincant. Catherine Corsini alterne, depuis quelques années le bon (Partir, La répétition) et le moins bon (Les ambitieux, Mariées mais pas trop). Cette fois-ci on est dans la moyenne. Ca commence très bien. Pour brutalement ralentir puis repartir. La réalisatrice arrive alors à imposer une certaine tension, un peu de suspens. Mais malgré tous les efforts déployés son scénario, comme sa mise en scène, n'est pas assez solide. Cela manque de force et d'émotion. J'ai beaucoup pensé au récent (et raté) Voie Rapide. Les thèmes sont à peu près les mêmes, la culpabilité, le pardon, plus ici l'argent censé tout arranger. Quelque chose de très fort aurait pu sortir de tout cela, ou comment des vies peuvent basculer définitivement sur la seule connerie d'un soir. Au milieu de tout cela se débattent les acteurs. Ils ne donnent donc pas la pleine mesure de leur talent. Raphaël Personnaz est très bien en jeune patron qui voit tout s’écrouler autour de lui. Clotilde Hesme s'en sort (comme toujours) bien aussi mais son rôle manque cruellement d'épaisseur. Arta Dobroshi (Le silence de Lorna) est celle qui s'en sort le mieux (présélectionnée au César de la révélation féminine). Avec aussi Jean-Pierre Malo, Reda Kateb, Adèle Haenel, Laurent Capelluto et Rasha Bukvic.

Au final un petit film qui se laisse voir sans surprise. Corsini n'est pas au meilleur de sa forme, ce n'est pas honteux mais on est loin de l'intensité de Partir...A voir faute de mieux...