6 Janvier 2012
Décidemment 2012 commence vraiment très bien. Voici sans doute le meilleur polar français vu depuis longtemps. Au moins depuis 36 quai des orfèvres. Philippe Lefebvre (à ne pas confondre avec Philippe Lefebvre) disparu des écrans depuis Le juge dans les années 80, revient de la plus belle manière qu'il soit. Son scénario, coécrit avec Simon Mickael (scénariste de Pierre Jolivet) est rendu très crédible avec l’apport de Philippe Isard, un ex-flic de la mondaine. On sent le vécu là-dedans. On s’attache plus à la psychologie des personnages qu’à l’histoire, de laquelle, d’ailleurs, il faut mieux ne pas décrocher. Alors que le suspens est bien là et que l’on se demande comment tout cela va se terminer, le twist final arrive sans qu’on s’y attende une seule minute (enfin pour moi…). La mise en scène est tendue, tout le temps dans l’urgence, l’unité de temps est parfaitement rendu. Roschdy Zem tient le haut de l’affiche avec brio d’une distribution impeccable. Il est vraiment très bien, un très beau rôle. Il est plus difficile de parler de Sara Forestier tant son rôle à elle est particulier et impose. Pour une fois, une sobriété et une retenue dont elle ne nous avait pas habitués. Par contre, Samuel Lebihan en patron des nuits parisiennes c’est limite. On y croit pas vraiment, peut être erreur de casting là, mais cela ne gâche pas l’ensemble. On retrouve aussi dans une seule scène le trop discret dernièrement Richard Bohringer, mais il y est parfait en chef de famille mafieux. Avec aussi, pèle mêle, les solides secondes rôles que sont Sophie Broustal, Jean-Pierre Martins, Grégory Fitoussi, Gérald Laroche ou Jean-Paul Muel. Techniquement c’est magnifique. Rarement Paris aurait été montré sous cet angle là. La musique colle aussi très bien au propos.
Un film noir, poisseux, collant, passionnant (ou pathétique ? au choix) comme la nuit parisienne. Un polar puissant comme on en voit pas tous les jours, il faut en profiter…Une très bonne surprise.