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Après Je vais bien, ne t'en fais pas Philippe Lioret était attendu au tournant. Difficile de faire aussi bien, mais le metteur en scène s'en sort très bien. Le succès critique est là et gageons que les spectateurs suivront le mouvement. Si le film n'attend pas la même intensité dramatique et émotionnel, il en reste tout de même très réussi. Le scénario est en plein dans l'actualité. Il est écrit de façon très pudique et tout en finesse. Cela ne tombe jamais dans le pathos ni dans le larmoyant. La mise en scène est simple, sans effet particulier, elle est discrète toute entière au service des personnages. Ceux-ci sont tous très bien dessinés, à la fois forts et faibles, sensibles et réalistes. Pour cela il fallait un casting en béton et il est bien là. Vincent Lindon est très bien, aussi convaincant que dans Ceux qui reste ou Pour elle. Il faut juste s'habituer à son accent anglais ! Une vraie révélation pour le jeune acteur Firat Ayverdi. Il est formidable et pour son premier film tient tout à sa fait la cadence face à des acteurs chevronnés. Audrey Dana, révélée par le dernier Lelouch, est elle aussi très juste, douce, fragile et discrète. Avec aussi un Patrick Ligardes, ignoble en voisin raciste et Yannick Rénier dans un petit rôle. Bref un sans faute coté interprétation.

Un beau film courageux, polémique avant même sa sortie. Le cinéma français qui dénonce et appuie là où ça fait mal. C'est rare de nos jours dans ce pays mais comme personne d'autre ne le fait plus vraiment...Forcément cela ne plait pas à tout le monde...

Filmo Philippe Lioret