6 Janvier 2013
Déjà cinq ans depuis le choc The bubble. Eytan Fox nous revient avec cette suite de Yossi et Jagger (2005) mais dont l’histoire ce situe dix ans avant. C'est avec grand plaisir que l'on retrouve Yossi. Il a quitté l'armée et est maintenant un médecin réputé de Tel Aviv. Mais il vit seul, assume très mal son homosexualité et est rempli d'une insondable mélancolie. Après une confrontation avec les parents de Jagger (magnifique scène) pour enfin faire son deuil, il part sur les routes du sud où il va retrouver goût à la vie en rencontrant par hasard une bande de copains militaires. La mise est scène de Fox est toujours là, simple, précise et forte. Sans fioriture, ni excès. Le scénario est finement et intelligemment écrit. Il nous touche particulièrement. Toutes les situations de la vie et des états d’âme d'un gay sont magnifiquement décrites ici et sonnent justes, sans pour autant faire cliché (la scène chez le beau mec d'internet est terrible). On s'identifie donc beaucoup au personnage et par conséquent on s'y attache très vite. Pour l'incarner, le metteur en scène a refait appel à Ohad Knoller qui incarnait déjà Yossi (il a bien changé !...). Il est vraiment très convaincant, très touchant. Le jeune Oz Zehavi est aussi très bien dans le rôle du jeune soldat. Leur duo fonctionne parfaitement. Avec aussi Lior Ashkenazi (Footnote). La direction d'acteur du réalisateur est toujours une merveille de délicatesse et de finesse.
Un film à la fois terriblement mélancolique et plein d'espoir. Un retour à la vie inespéré, plein de soleil et de jeunesse. On en ressort revigoré. Une fois de plus Eytan Fox réussi un très beau film d'amour. Car avant d'être un film gay, Yossi est avant tout le portrait délicat et sensible d'un homme meurtri et d'une belle histoire d'amour improbable...Poignant et magnifique.