Gatsby le Magnifique

Depuis Ballroom dancing en 1992, et surtout depuis Romeo + Juliette, Baz Luhrmann se démarque par un style bien particulier. Chacun de ses films est un savant mélange de couleurs, de kitsch, de romance, de drame, de musique et de chansons en total décalage avec l'époque évoquée (cette fois le jazz côtoie le hip-hop et le R&B avec entre autres Beyonce ou Lana del Rey). Jusqu'ici c'était plutôt réussi et à chaque fois se dégageait une belle émotion. Mais ça passe ou ça casse, on aime ou on déteste. Pour ce nouveau long métrage, il adapte le fameux roman de F.Scott Fitzegarld Gatsby le magnifique. Mais là, il en a vraiment trop mis. La première partie est trop plein de tout et on atteint très vite l'overdose. Trop de couleurs, de décors, de musique assourdissante, d'effets spéciaux, de montage qui donne le tournis...trop trop trop...Cela se calme un peu avec l'apparition de Gatsby et le récit commence à avoir un semblant d’intérêt mais le tout est très mal exploité et ne décolle jamais. Le scénario ne tient pas la distance, la mise en scène est lourde. Pas de souffle romantique, pas de lyrisme, pas de passion, pas d'émotion, pas de puissance et aucun humour. Le casting somptueux (Leonardo di Caprio, Carrey Mulligan, Tobey Maguire, Joel Edgerton tous bien meilleurs par ailleurs) fait ce qu'il peut mais la direction d'acteurs a surtout laissé la place à la direction artistique. Les personnages ne sont pas du tout attachants, totalement superficiels et ennuyeux au possible. Du bling-bling clinquant complètement vide. Au final tout est raté. On comprend pourquoi ce Gatsby est hors compétition à Cannes (film d'ouverture seulement)...A zapper...