Jeune & jolie

Depuis quinze ans maintenant et son premier long métrage Sitcom, François Ozon nous offre presque chaque année un nouveau film. A chaque fois différent, à chaque fois très personnel, avec plus ou moins de bonheur. Ce cru annuel ne fait pas vraiment parti du haut du panier. On ne s’étonnera pas qu'il soit reparti bredouille de Cannes où il était en compétition officiel. L’ensemble est un peu poussif. Et cela vraiment dans tous les domaines. La mise en scène est à l'image du scénario : un peu mollassonne. On suit sans grand intérêt les mésaventures de cette adolescente et sa découverte du sexe et de la prostitution. Difficile de pénétrer les pensées du personnage. Elle fait tout le temps la tête et traine un mal-être et une mélancolie dont on a jamais la clef. Cela devient vite répétitif. Le tout s'emballe un peu quand le secret éclate mais Ozon met des gros sabots assez agaçant. Entre la mère, le beau-père, les amis de la famille, le tout manque un peu de subtilité. Il fallait peut être aller plus loin dans la perversion et le dérangeant. Tout cela reste finalement bien sage et attendu. Si les seconds rôles ne brillent pas par leurs performances (Géraldine Pailhas, Frédéric Pierrot, Nathalie Richard, Charlotte Rampling...), Marine Vacth est tout de même une belle révélation. Elle finit malgré tout par être attachante voir touchante. Grâce à elle, il se dégage pourtant un certain charme et un charme certain...mais Jeune & Jolie est loin d'être le meilleur Ozon...Assez décevant donc...