Alors que le Commandant de Police Richard Kemp enquête sur un meurtre, d'étranges similitudes lui rappellent le Perce-Oreille, un tueur en série qu'il a traqué en vain au début de sa carrière. Son seul témoin est Hélène Batistelli. Mais un événement mystérieux renvoie Kemp vingt ans en arrière, en mai 1989, à la veille du premier meurtre commis par le Perce-Oreille.
Voilà bien des années que j’essaie d'éviter les films de Jean-Hugues Anglade. Je n'ai jamais pu le supporter. Mais le synopsis de ce premier film me disait bien et j'aime bien Mélanie Thierry depuis Le dernier pour la route. De plus le fantastique en France est un genre qui n'existe pas vraiment en soi. La curiosité de découvrir un polar différent a donc pris le dessus. Je ne le regrette pas, L’autre vie de Richard Kemp s'avère être un thriller plutôt réussi. Le scénario est malin, pas trop alambiqué pour ce genre d'histoire. Les retours dans le passé sont souvent source de paraboles et de questionnement : en changeant le passé peut-on changer le présent, l'avenir, etc...mais ce n'est pas vraiment le cas ici. La mise en scène de Germinal Alvarez est simple, agréable, il n'en fait pas trop pour un premier essai. D'entrée il rend le tout intriguant, malgré un rythme assez lent le suspens est prenant. L'atmosphère de la fin des années 80 est simplement mais bien rendue par quelques détails et on retrouve une enquête policière « à l'ancienne » sans ordinateur ni ADN... Par contre, le personnage jeune de Anglade n'est pas très bien fait au niveau du maquillage et paraît un peu figé, mais ce n'est pas très gênant, il n'est finalement qu'un second rôle peu présent. Comme souvent dans ce genre de retour vers le passé, le protagoniste ne se pose pas de question sur l'évènement, ni comment revenir dans le présent, tout cela a l'air bien naturel pour lui. Mélanie Thierry s'en sort très bien. A l'inverse de son partenaire, elle est vieillie et c'est beaucoup plus crédible. On passe donc, malgré ses quelques défauts, un bon moment devant ce polar surréaliste. S'il n'est pas inoubliable, le fantastique lui donne une petite touche d'originalité pas déplaisante du tout...