Une mystérieuse calamité frappe un village belge dans les Ardennes : le printemps refuse de venir. Le cycle de la nature est brisé. Alice et Thomas, deux adolescents du village, vont se battre pour donner un sens à leur vie dans un monde qui s’effondre autour d’eux.
Voilà ce qui restera sans doute comme l'un des OVNI cinématographiques de l'année (aux côtés de Post Tenebras Lux). L'un des films les plus intrigants et les plus réussis de l'année nous vient, comme régulièrement, de Belgique. Les réalisateurs Peter Brosens et Jessica Woodworth, aussi scénaristes et producteurs, ont tourné à la maison. Rarement la campagne belge aura été aussi bien filmée. Les couleurs sont extraordinaires, que des pâles et des gris, que des couleurs d'hiver. On a parfois l'impression d'être devant un tableau. Mais attention, si ce film est apocalyptique, ne vous attendez pas à voir de l'action. Le tout est d'une extrême lenteur, avec peu de dialogues même s'il se passe beaucoup de choses. En un mot, vous l'aurez deviné : contemplatif. Il s'agit plutôt d'une apocalypse «en douceur», poétique, sans guerre, sans cataclysme, juste la nature qui s'éteint, aucune explication rationnelle n'étant donnée. Et la nature humaine, devant l'inconnu et la peur, qui dérape encore plus que d'ordinaire. Le tout est surréaliste et très déconcertant. Tout en étant aussi fascinant qu'inquiétant. Une certaine sècheresse dans le propos et la mise en scène empêche toute émotion, mais cela n'est en rien gênant. L'ensemble est noir et sans vraiment d'espoir. Les quelques lueurs entrevues grâce au couple d'adolescents et au père et son fils étrangers seront vite ternies par la bêtise et les superstition de tous les autres. Superbement mise en scène et photographié, sans oublier les acteurs, terribles, La cinquième saison est de ces films qui se mérite et qui marque. Un véritable film-métaphore qui fait réfléchir sur les dangers environnementaux. Il ne joue que dans deux salles à Paris. A côté de ça, vous avez Pacific Rim et autre Wolverine...