Avant Elvis, Elton John et Madonna, il y a eu Liberace : pianiste virtuose, artiste exubérant, bête de scène et des plateaux télévisés. Liberace affectionnait la démesure et cultivait l'excès, sur scène et hors scène. Un jour de l'été 1977, le bel et jeune Scott Thorson pénétra dans sa loge et, malgré la différence d'âge et de milieu social, les deux hommes entamèrent une liaison secrète qui allait durer cinq ans...
Ma vie avec Liberace est annoncé comme étant le dernier film réalisé par le prolifique Steven Soderbergh. On s'attendait à cette occasion à un superbe feu d'artifice. On se contentera d'un pétard mouillé. Réalisation et scénario sont d'un ordinaire qui confère presque à la platitude. La mise en scène manque cruellement de ce que le film veut essayer de nous montrer : du kitsch et de la démesure. Pour n'accoucher que d'un produit qui reste ce qu'il était prévu au départ : un banal téléfilm. Quelques scènes drôles, d'autres chargées d'une belle émotion mais surtout un ennui poli. Cette histoire d'amour ne m'a donc pas du tout bouleversé, je n'y ai pas crue. Au final, l’intérêt ne vient que de l'interprétation. Michael Douglas est formidable, trouvant là sans doute l'un de ces meilleurs rôles. D'aucun lui avait prédit le prix d'interprétation à Cannes cette année mais le film est reparti bredouille. Pas d'Oscar non plus, le film a seulement été diffusé à la télévision américaine* (où il a battu des records d'audience) donc interdit de compétition. Le sujet a en effet été jugé trop « gay » et n'a trouvé aucun distributeur aux Etats-unis ! Ma préférence irait presque à Matt Damon qui est lui absolument bluffant. Son personnage est plus étoffé, mieux écrit, son évolution n'en est que plus touchante. L'un de ses plus beaux rôles également. A noter aussi les présences de Dan Aykroyd, Scott Bakula, Debbie Reynolds et d'un Rob Lowe méconnaissable et hilarant en chirurgien esthétique. Ma vie avec Liberace clôt donc (provisoirement ?) la carrière de réalisateur de Soderbergh sur une déception où seul le casting impeccable restera en mémoire...
* 11 Emmy Awards dont meilleur téléfilm, réalisateur, acteur (Michael Douglas), casting, direction artistique, costumes...