The Grandmaster

Après son escapade hollywoodienne pour My Blueberry nights en 2007, Wang Kar-waï rentre au pays. Ce Grandmaster était donc très attendu. En tout cas par moi, car depuis Chungking Express je suis assez fan (sauf de 2046). S'il y a bien un point où tout le monde peut s'accorder sur ce nouvel opus, c'est sur sa réussite formelle. La beauté de l'ensemble est à couper le souffle. Rien n'a été laissé au hasard. Des costumes à la musique en passant par les décors, etc... Les images du directeur de la photo français Philippe Le Sourd sont vraiment somptueuses. La mise en scène, comme toujours chez le réalisateur, approche la virtuosité, bien aidée par un montage parfait. Le problème est le thème et le scénario. J'ai trouvé cela d'un ennui mortel. Je ne suis pas très fan des arts martiaux, bien qu'il m'est arrivé d'apprécier certains films traitant du sujet. Mais là, je n'ai pas du tout accroché. Cette histoire (vraie) m'a profondément ennuyé. Un rythme inégal et le changement incessant d'époque n'aide pas vraiment à suivre le récit non plus. Malheureusement, la mise en scène, la prouesse technique (à l'instar de L'écume des jours) et la beauté de la chorégraphie des combats prennent le pas sur l'histoire et l'émotion. Elles ne suffisent pas à faire de ce film un chef d'oeuvre, ni même à retenir, un temps soit peu, l'attention. Reste l'interprétation impeccable de Tony Leung (habitué du metteur en scène, héros de In the mood for love) et de la belle Zhang Ziyi (Mémoires d'une geisha). La déception est donc à la hauteur de l'attente...