2 Mars 2012
Jeune réalisatrice russe, Angelina Nikonova a eu un mal fou à monter ce premier film au pays du macho roi. Aussi productrice et scénariste, elle dresse un portrait assez effrayant, sans doute très réaliste, de la société russe actuelle. Ca donne pas envie d’y vivre et encore moins d’y aller en vacances. Ce premier long métrage est d’une sécheresse efficace. La mise en scène, caméra au poing, est d’une certaine force, révélant toutes les difficultés dont la jeune femme a du faire face pour arriver à mener à bien son projet et toute la rage qui devait l’animer. Techniquement, c’est très minimaliste, accentuant encore l’effet de véracité. La photo produit une ambiance particulière et poisseuse. L’interprétation est de qualité. Dans le rôle titre, Olga Dihovichnaya, aussi scénariste et productrice, est très convaincante. C’est aussi sont premier film. Serguei Borissov, dans le rôle du flic, est aussi très bien. Par contre c’est du côté du scénario que j’émettrai quelques réserves. On ne comprend pas vraiment où le personnage principal veut en venir, ni ses différentes réactions. Et puis il n’y a pas vraiment de fin. Tout cela m’a un peu empêché d’adhérer totalement au film. S’il est dur et consternant dans le constat social, le manque d’empathie envers les personnages fait qu’on est beaucoup moins secoué par ce qui leur arrive. Au final, assez glauque, parfois grotesque, parfois déroutant, pas ennuyeux mais pas transcendant non plus…