Trois destins familiaux entrelacés. Joséphine et Tomaz viennent de se marier dans l’allégresse. Mais bientôt, derrière le bonheur solaire des époux, les parents de Joséphine vont découvrir une réalité plus sombre. Mélanie, elle, annonce à ses parents qu’elle attend un bébé mais le père de l’enfant n’a pas du tout le profil du gendre idéal ! De son côté, Anthony, étudiant lunaire et malheureux en amour, va devoir prendre en charge sa mère, devenue soudainement incontrôlable.
Rien de bien affolant dans la filmographie de Gilles Bourdos jusqu’ici. Entre un Et après et un Renoir vraiment très moyens, je ne m'attendais pas à grand-chose. Comme souvent, c’est le casting qui m’a attiré vers ces Espèces menacées. Et j’ai bien fait : voilà une bonne petite claque. D’entrée, c’est oppressant et cela le deviendra de plus en plus jusqu'à un dénouement que je n’attendais pas vraiment comme ça. Outre une mise en scène scène solide, voir puissante, on est là devant quelque chose de bien plus consistant que les précédents films du réalisateur. C’est prenant, avec un suspens parfois intenable, le tout agrémenter d’une belle émotion et où, paradoxalement et peut être heureusement, l’humour n’est pas absent. La direction d’acteurs est au diapason. Du beau monde dans ce film chorale où les trajectoires des uns et des autres se croisent plutôt habilement avec sensibilité et surtout noirceur. Vincent Rottiers, comme à son habitude, joue les petites frappes (c’est bien le mot) et les salauds à la perfection. Alice Isaaz trouve là sans doute son meilleur rôle, elle est formidable et plus que touchante. Tous les autres sont parfaits : Eric Elmosnino, Suzanne Clément, Brigitte Catillon, Pauline Etienne, Damien Chapelle...avec une mention particulière pour le toujours impeccable Grégory Gadebois. C’est fort, c’est dérangeant, c’est plus que jamais, malheureusement, dans l’actualité. C’est, pour moi, l’un des meilleurs films français de l’année et c’est une belle surprise de la part de son metteur en scène (à surveiller de près désormais). Sans parler de gros choc, un bon coup de poing dans l’estomac donc...