5 Août 2012
Dans cet été à la programmation tristounette, on m'a conseillé de voir ce film susceptible de bousculer un peu. Le conseil s'est avéré utile car voici sans doute l'un des films les plus dérangeants de l'année. Dans la même lignée, mais dans un style différent, que Kill list par exemple. Après une scène d'ouverture un peu gore, cela prend un rythme de croisière plutôt lent. La jeune épouse d'un célèbre romancier s'ennuie dans sa vie de bourgeoise. Une première partie assez classique sans rythme mais installant une ambiance particulière assez intrigante. Plus servante que femme, elle va peu à peu laisser parler son désir et ses fantasmes pour tomber dans une spirale infernale. Après avoir rencontrer une prof de fac qui se prostitue, la descente aux enfers (ou la rédemption ?) va devenir de plus en plus noire, de plus en plus glauque, de plus en plus hystérique. La dernière partie, violente et déjantée, nous laisse un peu pantelant et décontenancé, et on sort de la salle en se demandant bien ce que l'on vient de voir. Les actrices, car ils s'agit surtout d'un film de femmes, sont toutes extraordinaires, Megumi Kagurazaka dans le rôle la jeune épouse et Makoto Togashi dans celui de son âme damnée, sont très convaincantes. Le réalisateur, Sion Sono, a une filmographie et une réputation sulfureuses, il est très peu visible dans son pays le Japon, où il est souvent classé dans le rayon porno. Son scénario, sentiments exacerbés et couleurs vives, devenant de plus en plus fascinant et délirant au fil du récit, et sa mise en scène (sur une musique classique très décalée), tour à tour froide et chaleureuse, directe, sans concession, font de Guilty of romance, un film étrange, dérangeant voir malsain. Encore un de la liste de ceux qui se méritent...A ne pas mettre devant tous les yeux...