19 Avril 2012
Nouveau film de Ursula Meier réalisatrice franco-suisse du très remarqué Home (pas vu) en 2008. Une fois n'est pas coutume, voilà plutôt le côté noir de la Suisse présenté ici. Misère sociale et drame familial, rien à voir avec ce que l'on peut voir d'ordinaire sur les helvètes. On est plus du côté des frères Dardenne que dans Bienvenue en Suisse... Le film est d'un grand réalisme tout en ayant des airs de conte pour enfant plus noir que rose. L’histoire de ce jeune garçon voleur et de sa sœur, est tout simplement touchante et nous va droit au cœur. La mise en scène est tout aussi simple. Le scénario est dur, il ne juge pas les personnages, sans facilités ni pathos, et les moments de tendresse et d'espoir ne sont pas nombreux mais très forts. La direction d'acteurs n'est pas le moindre intérêt du film. Ils sont tous parfaits. Le jeune Kacey Mottet Klein (Gainsbourg, vie héroïque) est tout simplement bluffant. A la fois tête à claque et très émouvant, un enfant rêvant des bras d'une mère et de famille idéale alors qu'il vit déjà, seul, dans un monde d'adulte. Léa Seydoux ne fait que confirmer tout le bien que l'on pense d'elle, après Les adieux à la reine, elle est encore une fois parfaite. Plus rien ne peut l'arrêter sur le chemin d'une grande carrière. On retrouve le sympathique Martin Comptson (La disparition d'Alice Creed), Jean-François Stevenin et Yann Trégouët. Plus surprenant, on retrouve aussi, avec plaisir, Gillian Anderson (la Scully de X-Files) ! Elle est très bien dans ce premier film francophone.
Ursula Meier nous offre donc un film âpre, pas franchement gai, pas vraiment facile d'accès, parfaitement maitrisé. On en ressort bouleversé et le cœur serré, pas vraiment rassuré sur la suite de la relation entre les deux personnages. Prenant, touchant et poignant, L'enfant d'en haut est donc une très belle surprise et un très beau film...