29 Février 2012
Encore dans l’europhorie de la consécration aux Oscar, voici le nouveau Jean Dujardin sur les écrans. Il ne pouvait rêver meilleure pub (hasard ? ou hasard ?...) pour ces Infidèles où il cumule les postes de producteur, scénariste, réalisateur et acteur. Suite à la polémique des affiches, j’ai essayé d’éviter la promo mais dans la folie ambiante difficile d’y échapper. Le film à sketchs est un genre un peu tombé en désuétude, les récents Paris je t’aime et New York I love you n’était pas vraiment convaincant. Celui-ci est, par contre, très réussi. On n’est pas vraiment devant la comédie débridée et hilarante que la bande annonce pouvait laisser supposer. Certaines sections sont très drôles alors que d’autres beaucoup moins. Il y a du bien gras, bien beauf , du trash, du plus fin, en passant même par le presque dramatique. Les petites vignettes ponctuant les plus grands sketches sont vraiment très drôles. La plus délirantes est celle des Infidèles anonymes et la dernière à Las Vegas conclue très bien tout cela sur un pied de nez très gay…Toutes les parties sont bien écrites, les dialogues sont percutants, les mises en scène toujours rythmées. La durée de chaque histoire fait aussi que l’on ne s’ennuie pas, même celle avec le couple Dujardin/Lamy beaucoup plus lente mais aussi beaucoup plus fort et émouvant. Ce segment d’Emmanuelle Bercot (scénariste et actrice de Polisse) est donc plus sérieux, peut être même le plus réaliste (du fait que le couple l’est aussi à la ville ?), en tout cas c’est mon préféré. Elle est la seule femme dans l'équipe de réalisteurs, ceci explique peut être cela !? Tous les acteurs sont excellents, on sent qu’ils s’en sont donnés à cœur joie. Manu Payet et Guillaume Canet sont impayables, Alexandra Lamy s’en sort très bien et Sandrine Kiberlain, comme toujours parfaite, a l’air de s’éclater comme une folle. Les Infidèles est finalement une bonne surprise, pas vraiment ce que l’on attendait, plutôt désarçonnant, plus sérieux aussi, mais au final très réjouissant même si c’est parfois (souvent ?) grinçant. Sans doute l’une des comédies de l’année…