Les Petits ruisseaux

 

Emile, septuagénaire et veuf, connaît une retraite sans heurts, faite de rituels et de loisirs paisibles. L'instant n'existe pas vraiment, la vie coule comme la Loire où il pèche régulièrement avec un autre retraité, Edmond. Mais un jour, Edmond, après lui avoir révélé qu'il avait une vie amoureuse et sexuelle cachée, meurt. Emile, pour ne pas sombrer, tente de se secouer pour retrouver goût aux choses. Lui viennent des envies oubliées d'adolescent, des envies d'étreintes, des envies d'aimer, mais aussi des envies d'en finir...

Voilà un petit film épatant. Pascal Rabaté réalise ici son premier long métrage en adaptant sa propre bande dessinée. On assiste là à un véritable hymne à la simplicité, à l'amitié mais aussi à l'envie de vivre et surtout d'aimer. Et un film qui traite ainsi de la vie amoureuse et sexuelle des retraités est rare voir quasi inexistant. c'est d'autant plus touchant. Gorgé d'émotion et de tendresse, le scénario est une merveille de sensibilité, d'humour et de bons mots. Pas de violence, pas de vulgarité, pas d'excès. On est loin de Michaël Youn et son Fatal. La mise en scène est toute simple et douce, elle coule comme l'eau de la rivière où aime pêcher le héros. Celui-ci est joué par un Daniel Prevost au sommet de son talent. Loin de ses pitreries habituelles, il n'a jamais été aussi bon. Un rôle qui vient couronner une carrière déjà longue. On en reparlera aux César. A ses côtés Philippe Nahon est tout aussi excellent mais son personnage disparait très vite. Restent alors les demoiselles Bulle Ogier et Hélène Vincent. Elles sont toutes les deux adorables et nous offrent de très jolis moments. C'est toujours très émouvant sans jamais tomber dans le pathos, plein d'espoir sans jamais tomber dans la mélancolie. Un film qui fleure bon la province, l'été, les copains et qui prouve que pour l'amour (et le reste...) il n'y a vraiment pas d'âge...A voir absolument. Un joli coup de cœoeur...