12 Septembre 2011
Vu déjà depuis quelques jours, ce film me hante encore. Non pas que cinématographiquement il soit un chef d’œuvre mais le propos en est tellement fort qu’il ne peut laisser indifférent. L’un des plus grands scandales judiciaires que la France est connu reste douloureusement dans les mémoires. Ce film nous rappele (nous apprend) combien cela fut insupportable pour les accusés injustement. Pas un chef d’œuvre donc, même si la mise en scène est sèche et dure, elle en fait parfois un peu trop. C'est tout de même mieux que le précédent film de Vincent Garenq Comme les autres. Mais le sentiment de malaise profond, de honte même, monte crescendo, nous serrant la gorge et le ventre irrémédiablement. L’absence totale de musique, n’appuyant donc sur aucun effet, ajoute à cela une dimension dramatique rendant le tout encore plus fort. Mais le film ne serait sans doute rien sans l’interprétation habitée de Philippe Torreton. 30 kilos de perdus et une mise en abime sans doute très limite pour un rôle qui fera date dans cette année cinéma et dans la filmographie de l’acteur. Il est de presque tous les plans et porte tout le film sur ses épaules pourtant très amaigries. Absolumen bouleversant. A ces cotés de solides seconds roles comme Vladimir Yordanoff (l’avocat), Noémie Lvosky (la femme) ou l’incroyable Farida Ouchani (Myriam Badaoui bourreau et accusatrice). Le film, qui retrace exactement le calvaire vécu par Alain Marécaux, restera dans les mémoires comme le récit d’une descente aux enfers d’un homme broyé pour rien, et d’un fiasco judiciaire sans précédent. Cela ne donne vraiment pas envie d’avoir affaire à la justice française…Désolant et choquant.