12 Janvier 2010
Séoul, 1975. Jinhee a 9 ans. Son père la place dans un orphelinat tenu par des Soeurs catholiques. Commence alors l'épreuve de la séparation et la longue attente d'une nouvelle famille. Au fil des saisons, les départs des enfants adoptées laissent entrevoir une part du rêve, mais brisent aussi les amitiés à peine nées. Jinhee résiste, car elle sait que la promesse d'une vie toute neuve la séparera à jamais de ceux qu'elle aime.
Premier film sûrement très autobiographique de Ounie Lecomte, Une vie toute neuve est plutôt réussi pour des débuts. La cinéaste franco-coréenne fait preuve d'une belle maîtrise pour sa mise en scène, simple et fluide. Un beau travail d'orfèvre. Mais comme tout ce qui est beau cela peut être aussi un peu froid. Le sujet est bouleversant mais traité de façon un peu trop sèche voir aride. Rien n'est expliqué (ce qui n'est pas gênant) des raisons de l'abandon ni de la suite de la vie de la jeune Jinhee, mais l'émotion a du mal à arriver (sauf à la scène finale pour moi). Le tout est très mélancolique et triste. Les images sont aussi grises que le propos. On peut par contre apprécier le fait que tout pathos et guimauve sont évités. La distribution est presque entièrement faite d'enfants. La jeune actrice Kim Saeron est prodigieuse. Une magnifique performance pour une si jeune actrice, elle tient tout le film sur ses épaules. Parfaite direction d'acteurs. Un joli film qui laisse entrevoir de belles choses pour sa réalisatrice. Visuellement très beau, son film aurait mériter malgré tout d'un peu plus de chaleur et d'émotion.