Un vagabond solitaire voit sa vie bouleversée lorsqu'il retourne à sa maison d'enfance pour accomplir une vieille vengeance. Se faisant assassin amateur, il est entraîné dans un conflit brutal pour protéger sa famille qui lui est étrangère.
Voilà un moment que l'on avait pas vu un film de vengeance aussi réussi. Pour son deuxième film, Jeremy Saulnier dresse le portrait sans concession mais touchant, d'un homme ordinaire entre tragique et loufoque. Officiant aussi aux postes de scénariste et de directeur photo, il soigne autant la forme que le fond d'une belle réflexion sur l'Amérique profonde où les armes règnent en maître. Incarné par un acteur inconnu, Macon Blair formidable, son personnage, homme perdu, va renaitre à la vie avec pour seul but de venger ses parents assassinés. De façon bancale, parfois pathétique, il va s'improviser tueur. L'écriture et la mise en scène combinées nous offrent alors une histoire forte, glaçante nous tenant en haleine de bout en bout. L'ambiance est lourde et pesante, nous étouffant jusqu'à un final inéluctable. L'action est lente mais le film plutôt court, on reste scotché en permanence, avec une certaine fascination, aux faits et gestes de cet homme désespéré. C'est juste bien écrit, bien filmé et bien joué. Voilà donc une des belles surprises de l'été.