Sorties cinéma et autres
13 Janvier 2009
Steven Soderbergh, cinéaste assez prolifique, passe d'un genre à l'autre avec beaucoup d'aisance depuis quelques années. Alternant l'excellent et le moins bon, il nous livre ici un film très attendu, en compétition à Cannes l'an passé. Malheureusement le résultat n'est pas à la hauteur de nos espérances. Plus de deux heures pour cette première partie et on craint déjà la seconde ! Car pour être franc c'est l'ennui qui prédomine pour L'Argentin. La mise en scène est très décevante. Elle manque de force, de punch, elle s'étire mollement. Le côté non linéaire du récit nous perd un peu au début, on s'y fait mais cela devient très vite lassant. Mélangeant fiction et images d'archives, celles-ci deviennent finalement les plus intéressantes et on se dit qu'un bon documentaire aurait mieux fait l'affaire. Scénario aussi décevant donc que la mise en scène. Mais le plus incompréhensible reste l'interprétation de Benicio del Toro. Encore une incongruité du palmarès cannois. Le personnage est rigide, limite froid, loin du charisme que l'on aurait pu être en droit d'attendre pour un biopic de révolutionnaire ! Je l'ai trouvé beaucoup moins convaincant que dans d'autres films comme Nos souvenirs brûlés, 21 grammes ou Traffic du même Soderbergh. Techniquement le film est plutôt réussi, les images sont belles mais cela ne change rien. Même l'affiche est mensongère : la guerillera aux côtés du Che, n'a vraiment qu'un tout petit rôle insignifiant qui ne pèse pas sur l'intrigue. Bref une belle déception. C'est froid, plat, sans émotion, sans suspens, ça manque de tout et surtout...de passion : un comble ! Une seule étoile par respect pour les carrières respectives du réalisateur et de l'acteur mais c'est cher payé...Même pas sûr d'aller voir la seconde partie !