8 Juillet 2012
Une fois n'est pas coutume, je me suis laissé influencé par les accroches sur l'affiche. Vu
totalement en aveugle donc, je ne le regrette pas du tout. Voilà un petit film indé américain plein de qualités. On sent l'influence Sundance et compagnie et tous les canons du genre sont
respectés. Nonobstant cela, voilà un moment que l'on était pas descendu ainsi chez les laissers pour compte de l'Amérique profonde. Le réalisateur Matthew Gordon, dont c'est le premier film,
vient du documentaire et cela se sent. On a souvent l'impression de voir un reportage sur le parcours d'un jeune ado que la vie a toujours malmené et qui, entre mère absente et grand frère
manipulateur, va tout faire pour s'en sortir. Outre une écriture simple et une mise en scène aussi sobres qu'attachantes, la réussite de l'ensemble doit beaucoup à l'interprétation de l'acteur
principal, confondant de vérité. Le jeune William Ruffin, dont c'est aussi la première expérience au cinéma, rend son personnage très touchant et fait naitre en nous de belles émotions (et sans
aucun pathos). Dans des genres différents, le petit et le grand frère sont aussi très bien joués par des acteurs non professionnels recrutés pour les besoin du film. Visuellement c'est
magnifique, il paraît que cela ressemble à du Malick, je n'ai pas trouvé mais bon...J'y ai plutôt vu des similitudes avec Two gates of sleep, même si les deux films ne traitent pas du tout du même
thème.
Summertime (The Dynamiter en V.O.) est donc une très belle surprise. Un petit film réaliste, pétri de violence et de tendresse, chronique sociale finalement pleine d'espoir sur une certaine Amérique d'aujourd'hui. L'anti-thèse du rêve américain. A découvrir donc.