30 Novembre 2011
Pour quelqu'un qui disait vouloir arrêter le cinéma, voici déjà le quatrième film de Luc Besson réalisé en deux ans ! Nous, on y croyait bêtement. Mais j’étais curieux de voir ce qu’il pouvait faire de l’histoire de la vie de cette femme hors du commun. La bande annonce ne laissait rien présager de bon. Paradoxalement, le film est raté mais il est difficile de trop le descendre tant le sujet est fort. Pour ma part, je trouve que Besson passe à côté, il aurait pu en tirer une grande fresque. Il ne nous conte qu’une belle histoire d’amour sur fond de dictature et massacre des droits de l’homme. Alors qu’on aurait aimé le contraire. Je dois reconnaitre que connaissant l’histoire publique de Aung San Suu Kyi, on apprend ici sa vie privée. Je ne savais même pas qu’elle était mariée à un anglais et avait deux enfants. Mais le tout est trop édulcoré et vire limite au mélo à l’eau de rose larmoyant. Comme d’habitude, c’est mis en scène avec des gros sabots, sans imagination, sans souffle épique et sans vraie passion. La musique d’Eric Serra (par ailleurs belle) appuie bien trop pour nous dire où avoir peur, où pleurer… Et presque contre son gré, on a quelques larmes qui coulent. Forcément manichéen, les pauvres birmans contre les méchants militaires (qui sont tournés en ridicule, même s’ils le méritent bien…), les traits sont bien trop appuyés et tournent vite à la caricature. Michelle Yeoh (qui est venue chercher Besson pour faire le film) est vraiment très bien. Sosie quasi parfaite de la dame, cela en est troublant. Une jolie prestation. Tout comme celle de David Thewlis dans le rôle du mari, même s’il en rajoute parfois un peu trop. Pour ne pas être trop négatif, on peut dire qu’il y quand même quelques belles scènes (le premier discours, la remise du prix Nobel, la victoire aux élections …). Au final que dire de cette Lady bessonniène ? Que dans d’autres mains de scénariste et de réalisateur on aurait eu un grand film ? Qu’on est là plus devant une histoire d’amour et que devant l’Histoire ? Qu’une femme si extraordinaire aurait mérité autre chose pour le premier film (à ma connaissance) de fiction qui parle d’elle ? Un peu tout cela à la fois. Un certain effort est fait sur les images, les costumes et les décors mais cela nous console bien peu. Même si les problèmes surmontés pour faire le film et la démarche sont louables, au final on assiste là à un biopic décevant et un peu fade. On s’en doutait un peu, mais bon, l’espoir fait vivre…même si je m’attendais à bien pire. La Birmanie est toujours sous le joug des militaires et Aung San Suu Ky toujours pas totalement libre de ses mouvements…
Critiques de : Arthur 1, Arthur 2, Arthur 3, Adèle Blanc-Sec
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