7 Mars 2016
J'avais peu goûté à La merditude des choses, un des premiers films de Felix Von Groeningen, et beaucoup aimé Alabama Monroe, son dernier, véritable phénomène, succès critique et public. Une certaine attente donc pour ce nouvel opus. Si on est un cran en dessous au niveau de l'émotion (tout de même moins de mélo ici), Belgica n'en est pas pour autant moins réussi. On est là devant le schéma classique ascension-apogée-chute-rédemption. Mais une nouvelle fois chez le réalisateur flamand, la mise en scène est solide, la scénario finement écrit, les personnages bien dessinés, les dialogues ciselés. Tandis que la direction d'acteurs est toujours impeccable. Tous les acteurs sont formidables. Les deux frères sont magnifiquement interprétés, dans des styles différents, par Tom Vermeir et Stef Aerts (on retrouve aussi, dans des petits rôles, Sam Louwyck et Jean-Michel Balthazar deux piliers du cinéma belge). Le duo fonctionne parfaitement. Ils sont aussi touchants et attachants que parfois agaçants ou horripilants (surtout l'ainé !). Belgica est donc un beau film sur les rapports entre frères, tout autant que sur la famille, les espoirs, les rêves brisés, les aléas de la vie. Même si on en ressort moins perturbé que pour Alabama Monroe, on passe tout de même un très agréable moment, empli d’une certaine mélancolie, mais surtout de musique, de bière et d'une belle énergie. Une pierre de plus à l'édifice du dynamique et talentueux cinéma belge actuel.