15 Septembre 2011
Après le très beau Une séparation, voici un nouveau film iranien traitant à peu près du même sujet (une femme veut quitter le pays, avec ou sans son mari). Il ne fait pas bon vivre en Iran, surtout pour une femme, ça, on le savait déjà. Le film enfonce un peu plus le clou en nous dépeignant le quotidien et le combat de cette femme pour échapper à tout cela. Un tournage difficile et une interdiction de diffusion dans le pays après un prix à Cannes, n’en font pas moins un film fort, très différent de celui d’Asghar Farhadi. Le metteur en scène Mohammad Rasoulof a lui aussi (mais est-ce une surprise ?) de gros problèmes avec les autorités de son pays. Les plans sont souvent fixes, simples (tout comme les décors et les costumes), les images sont belles, il n’y a pas de musique. L’actrice Leyla Zareh est de tous les plans. Non contente d’être belle elle est aussi formidable. Le tout est très lent, mais jamais ennuyeux, au contraire. On suit avec intérêt le parcours de la jeune femme avec angoisse, en espérant avec elle mais en frissonnant surtout que tout s'écroule. Au final on assiste là au superbe portrait d’une femme désespérée mais déterminée à qui la vie n’a vraiment pas fait de cadeau. Un très beau film, simple et fort. On en ressort ébranlé et très pessimiste envers ce monde en régression…