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Le Ciné de Fred

Blindness

  

 

L'histoire

Le pays est frappé par une épidémie de cécité qui se propage à une vitesse fulgurante.
Les premiers contaminés sont mis en quarantaine dans un hôpital désaffecté où ils sont rapidement livrés à eux-mêmes, privés de tout repère. Ils devront faire face au besoin primitif de chacun : la volonté de survivre à n'importe quel prix. Seule une femme n'a pas été touchée par la " blancheur lumineuse ". Elle va les guider pour échapper aux instincts les plus vils et leur faire reprendre espoir en la condition humaine.
Mon avis

Le choc ! Un des principaux de l'année en tout cas. Après La cité de Dieu et The constant gardener, j'attendais avec impatience le nouveau film de Fernando Meirelles, et encore plus après sa présentation à Cannes un peu mouvementée. Très différent de ses deux précédents films, Blindness est au moins aussi fort et aussi réussi. Apparemment le fond fait débat, le scénario et les idées développées semblent ne pas plaire à tout le monde. Selon la façon dont on l'appréhende il est vrai que cela peut être simpliste, le bien contre le mal, les bons contre les méchants, une critique peut être un peu réductrice de la société actuelle à la dérive. Mais on peut aussi le prendre de l'autre côté et adhérer totalement à cette histoire de fin de l'humanité telle qu'on l'a connue. Le récit est terrifiant, dur, abrupte. D'un profond pessimiste d'abord, il nous montre bien la noirceur de la nature humaine, en contre-balançant par sa bonté et son espoir. L'histoire est passionnante de bout en bout. De la première à la dernière minute, on reste scotché au devenir de la race humaine dans ce phénomène inexplicable et inexpliqué, et plus particulièrement au sort réservé à un petit groupe de personnes. On peut penser par moment à Phénomènes de M.Night Shyamalan, pour ce côté inexpliqué, mais la comparaison s'arrête là, l'un est raté, l'autre est un chef d'oeuvre. Perpétuellement en attente de l'évolution du récit, on vit avec eux la descente aux enfers, souffrant et espérant avec eux. L'action n'est pas très rythmée, mais ce rythme est parfait et colle parfaitement à l'ensemble. La mise en scène est totalement maîtrisée, inventive, et Meirelles se renouvelle tout en restant fidèle à lui-même. Une technique parfaite, montage, décor, musique et une photo magnifique, tantôt blanche et éblouissante, tantôt sombre et impénétrable. Des scènes très dures, à la limite du supportable et d'autres d'une beauté et d'une très grande poésie. De vrais moments de grâce. Pour sublimer tout cela il fallait une grande actrice et ne pas se tromper sur le casting en général. Pour cela c'est Julianne Moore, l'une des meilleures de sa génération, qui s'y colle. Comme toujours elle parfaite. Lumineuse, fébrile, forte, douce. Elle éclaire le film de façon incroyable. Une formidable interprétation qui fera date dans sa filmographie. Le reste de la distribution est au diapason, de Mark Ruffalo à Danny Glover en passant par Gael Garcia Bernal et Alice Braga, tous très bien.

 

Une vraie grande et belle expérience. Un film passionnant, aussi lumineux que sombre, dérangeant, glaçant, terrorisant, intelligent, original, parfois sublime, parfois détestable. L'un des films de l'année. Une mise en scène grandiose, un fond et une forme très soignés et une actrice habitée. Un gros coup de coeur.

 

5-etoiles

 

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