12 Mars 2013
Cloud Atlas est de ces films que l'on hésite à voir. De par sa durée d'abord : 2h45. Pour ses réalisateurs ensuite : les surestimés frères et sœurs (ex-frère) Wachowski (Bound, trilogie Matrix, Speed Racer), mais ils ont eu la bonne idée de s'adjoindre les services de l'allemand Tom Twyker (Cours Lola cours, Le parfum). Ou encore pour son casting pas vraiment affolant (Tom Hanks, Halle Berry assez fadasses) même s'il est de qualité (Jim Broadbent, Jim Sturgess, Hugo Weaving, James d'Arcy, Susan Sarandon, Ben Wishaw, Hugh Grant...). Pour tout dire, on en sort assez perplexe. Avec une impression de confusion. Le scénario est foisonnant. On suit le parcours de plusieurs personnages sur six époques, passé, présent et futur, de 1839 à 2321. Toutes sont liées entre elles. C'est parfois évident, parfois beaucoup moins. La première heure, j'étais un peu largué et n'ai pas compris grand chose. Puis cela se met en place naturellement. Le temps sans doute d'assimiler tous les protagonistes et tous les récits. Au niveau du message philosophique, chacun y comprendra ce qu'il veut ou ce qu'il arrivera à voir...ou pas. Il faut bien dire que cela part un peu dans tous les sens, sautant d'une époque à une autre sans prévenir, sur des enchainement parfois hasardeux. Essayer d'expliquer le sens de la vie au cinéma est toujours délicat (prétentieux ?), l'entreprise est ici louable mais c'est tout de même fait de façon assez lourde et plus qu'énigmatique. Sur la forme, c'est par contre plus convaincant. La mise en scène est solide même si un brin pompeuse. Les segments sont assez inégaux ou dignes d’intérêt. Celui de 2012 (avec Jim Broadbent) est assez insignifiant mais c'est le plus drôle. Mon préféré est celui de 2144. Techniquement c'est superbe. Magnifique travail sur la photo, la musique, les effets spéciaux, les décors et costumes. Seuls les maquillages laissent parfois à désirer.
On pouvait attendre (comme nous l'annonce l'affiche) une expérience cinématographique grandiose, avec un souffle épique et une certaine puissance narrative et émotionnelle. On peut admirer l'audace et la volonté du projet. Mais peut être les trois réalisateurs ont-ils vu un peu trop gros... On se retrouve devant un (très) long film, confus, parfois très lourd, plus réussi sur la forme que sur le fond, au message qui nous laisse dubitatif. Peut être tout simplement le propos est-il totalement vide de sens. J'ai parfois pensé à Malick tellement les dialogues (et les voix off omniprésentes) peuvent nous rappeler ses derniers films...Un film qui risque de diviser. Tout n'est pas à jeter, cela sort même de l'ordinaire, mais entre le film à messages et le navet grotesque, on penchera peut être vite vers la deuxième solution...