14 Avril 2011
Voilà le genre de film quon ne voit que deux ou trois fois par an et encore. Une expérience cinématographique plus quautre chose. L'an passé, il y a eu Enter the void, cette année seul Essential killing rentrera peut être dans la catégorie. Une expérience autant visuelle que sensorielle. En tout cas, celle qui vous prend aux tripes et ne vous lâche plus. Assez fasciné par ce qui ce passait à l'écran, l'image noire de fin de film arrive tout d'un coup sans crier gare et nous laisse une sorte de frustration malsaine. Car la traque de cette homme nous met aussi mal a l'aise quelle nous passionne. Nous amenant bien sûr tout un questionnement sur la survie, la condition humaine et quantité de sujets encore brûlant d'actualité. La force du film de Skolimowski est de ne jamais expliquer ni de juger. Les mots ici sont inutiles pour nous faire ressentir les choses. On est juste en face de faits sans aucune explication. Il n'y a pas d'histoire, pas de dialogues, le personnage ne dit aucun mot. On ne sait même pas dans quel pays cela se passe. Le contraste du chaud et du froid. Et la traque, toujours la traque. Petit bémol : les flashbacks sur la vie de famille ne servent strictement à rien et arrivent comme un cheveu sur la soupe, on comprend bien qu'il n'a pas demandé à être là. Cela peut paraitre très ennuyeux pour beaucoup mais moi je suis resté scotché. La mise en scène est grandiose, les images magnifiques. Et cette musique entêtante et envahissante. Vincent Gallo est halluciné, comme souvent. Une performance exceptionnelle pour un acteur très atypique (prix d'interprétation à Venise). Emmanuelle Seigner est à égalité sur l'affiche mais on ne la voit que cinq minutes maximum (il faut bien vendre le film en France ). Des scènes très fortes qui marquent la rétine et l'esprit. Un des films de ma liste « films qui se méritent ». Glacial et glaçant. Un choc.