4 Novembre 2011
La bande-annonce laissait présager le pire. Mélo tire-larmes et dégoulinant de pathos comme le sous-entend aussi cet horrible titre français. Certes, il y a un peu de tout cela mais finalement pas tellement. Mon côté midinette a pris le dessus et je me suis laissé emporter par cette histoire à la fois dure et paradoxalement terriblement drôle. Le film, un peu manichéen tout de même, enfonce, certes, quelques portes ouvertes et prêche des convertis (oui le racisme c’est mal et il n’était pas bon être noir dans le sud des États-Unis à cette époque là). Tous les ingrédients et les fils blancs attendus sont là mais c’est bien fait, et les clichés sont, la plupart du temps, évités. On ne s’ennuie pas, on rit donc beaucoup et on pleure aussi pas mal, surtout à la fin bien sûr. Et surtout on reste sous le charme d’une pléiade d’actrices surpenantes. Elles sont toutes épatantes. Emma Stone (Crazy, Stupid, love) a le rôle titre mais est aussi le plus lisse. Une sorte de passe-plat entre les autres personnages. On retrouve Jessica Chastain, la révélation de The tree of life, méconnaissable ici mais qui dynamite le film de son entrain et sa repartie, elle est formidable. Dans le rôle de la méchante de service, Bryce Dallas Howard est étonnante, un peu à l’instar de Rose Byrne dans Mes meilleures amies, une méchante qu’on adore détester. On retrouve aussi l’excellente Allison Janney et Sissy Spacek, star des années 80, en grand-mère hilarante. Et puis bien sûr les bonnes. Violas Davis (Doute), très émouvante, et la géniale Octavia Spencer qui traverse le film tel un ouragan d’humour et d’émotion. Elles sont toutes les deux grandioses.
Voilà un joli film, sans surprise, certes bien calibré, mais qui tient toutes les promesses du bon mélo. Bien écrit et bien mise en scène (premier long métrage et premier scénario de Tate Taylor), avec une bande d’actrices épatantes, il nous fait passer un très bon moment. Drôle et émouvant. Une jolie petite surprise.